FORMATEURS: Patricia Binz Bussard EFPP, Beryl Eggermann EFPP, Richard Simon EFPP CPL, Philippe Dufresne ARPAG CPRS
Lieu: Centre de Psychanalyse de Lausanne, Av. de la Gare 10, 1006 Lausanne
Inscription: phildf12@gmail.com
Argument:
Le mouvement « Me too » a incontestablement provoqué une libération de la parole. Des femmes, parfois des hommes, se sont reconnu.e.s entre elles/eux par le fait commun que, dans un destin toujours singulier, leur désir a été contrarié, violenté par un autre désir, avec des conséquences variables. On peut être critique de cette position qui place la seule souffrance au cœur de leur réunion, par cette « identification par le symptôme » (Freud). Ce serait pourtant confondre la dimension politique qui doit associer les destinées autour d’un déterminant commun et le cadre interindividuel dans lequel les psychothérapeutes, les analystes rencontrent des femmes (des hommes, quelquefois) et accueillent leurs singulières souffrances ainsi que leurs différences. Leurs traumas n’ont généralement pas éteint toute vie, toute pulsionnalité, voire laissés les victimes avec un trop plein d’excitation ; cependant les traces qu’elles ont laissées dans le corps et dans l’esprit ne s’effacent pas et suscitent la déliaison.
Des années après, comme si les traces pouvaient « éclore en une rose de sang », des victimes de violences, de crimes, d’abus consultent ou dénoncent. Ou était la victime, le sujet, pendant ce temps ? Hors d’elle-même (Ferenczi) ?
Au-delà du constat de la temporalité particulière qui intrigua Freud ou de la topique originale qui stimula Ferenczi, ce module a pour objet de saisir, les vicissitudes du trauma et l’étrange chemin vers la constitution du symptôme et la demande d’aide. Nous nous proposons ainsi d’explorer quelques voies empruntées, parfois dans l’ombre, par la douleur, l’incompréhension, la blessure avant de se manifester, de prendre forme sous la forme de symptômes, devenant ainsi partageables, potentiellement psychisées et ouvertes à la transformation. Nous réfléchirons également à l’attention et à la place du thérapeute, aux risques de reproduction de la scène traumatique qu’il peut malgré lui parfois favoriser ou au contraire à la possibilité, qu’au fil des multiples moments significatifs partagés, l’ombre du trauma s’estompe.
